Expériences de soutien scolaire en ligne à SMR

Témoignages de Didier Bourcier & Philippe Facchin – accompagnants scolaires SMR

En cette période de confinement, la seule méthode possible pour offrir un soutien scolaire à nos élèves est l’utilisation des technologies de l’information pour échanger avec eux à distance et en direct.
Sur la base d’expériences personnelles, cet article a pour objectif de vous décrire :

  • La solution utilisée et les raisons qui ont mené à ce choix (même si d’autres solutions sont possibles et potentiellement tout aussi valables),
  • Comment la solution est mise en œuvre à la fois méthodologiquement et techniquement

Préambule

Le soutien scolaire en ligne représente un changement dans la relation avec l’élève et peut être perçu comme une forme d’intrusion dans son espace familial. De ce fait, je recommande avant mise en place de s’assurer de l’accord des parents. L’obtention de cet accord est également une garantie de motivation de l’élève dans la démarche car, comme on va le voir plus loin, le soutien scolaire en ligne nécessite plus d’engagement de la part des deux parties.

Partie 1
Solution Whatsapp

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Mon idée initiale, basée sur mon expérience professionnelle, était d’utiliser SKYPE pour réaliser le soutien scolaire en ligne. L’un des avantages que j’y voyais était la possibilité de partager l’écran avec l’élève. Cependant, cette idée s’est heurtée à deux problèmes :

  • Les élèves ne disposent pas, le plus souvent, d’un accès facile à un PC ou un MAC (soit il n’y a en a pas au domicile, soit il doit être partagé avec d’autres personnes). Pour eux le terminal le plus facile d’accès est un téléphone portable.
  • Les élèves ne connaissent généralement pas SKYPE et le logiciel n’est pas installé sur leur téléphone. En revanche, WhatsApp est lui très répandu. C’est donc sur WhatsApp que s’est porté mon choix.

Si le téléphone est un moyen plutôt pratique et assez facile d’utilisation pour l’échange d’image et de son, il est nettement moins adapté dès qu’il s’agit de partager des documents. Le partage de document est nécessaire :

  • En amont du cours. Par exemple pour que l’intervenant dispose des fiches de cours ou des énoncés d’exercice produites par l’enseignant,
  • En direct pendant le cours, s’il s’avère que plus d’information doit être partagée (l’élève n’a par exemple pas transmis au préalable toutes les informations, ….)

Le téléphone devient alors un problème pour deux raisons :

  • Sa taille réduite rend difficile la consultation de documents,
  • Le fait que le téléphone soit utilisé à la fois comme « caméra » et comme outil de consultation de document rend les manipulations très compliquées.

 

Pour résoudre cette difficulté, je préconise donc d’utiliser la version PC ou MAC de l’application WhatsApp qui permet d’établir la communication dans un mode partagé entre le téléphone et l’ordinateur :

  • L’intervenant n’utilise alors son téléphone que comme caméra (soit en mode selfie, soit pour montrer en direct une image qui soutient son discours).

Sur son PC ou MAC, l’intervenant aura préalablement installé l’application WhatsApp Web (https://web.whatsapp.com/). Elle permet de disposer des fonctions de communication et d’échange d’images ou documents de WhatsApp sans avoir à toucher son téléphone (qui donc ne sert plus que de caméra).

  • C’est sur son PC/MAC que l’intervenant pourra confortablement consulter les documents ou les images envoyés par l’élève (soit en amont, soit en direct).
  • Toujours depuis son PC/MAC, l’intervenant peut envoyer un document ou une image à son élève avec l’application WhatsApp
  • Enfin, si nécessaire, l’intervenant peut, à l’aide cette fois de son téléphone, montrer la résolution d’un exercice ou un point particulier du cours en dirigeant son téléphone vers la zone appropriée en quittant le mode « selfie » pour le mode « photo »

 

Mise en œuvre

Quelques recommandations de mise en œuvre :

  • Demander au moins 24h à l’avance à l’élève de vous faire parvenir les documents nécessaires au cours (fiches de cours envoyés par le professeur, exercices demandés, photos du livre de cours, ……) La qualité de l’interaction durant le cours étant moins bonne qu’en face à face, il est nécessaire d’avoir une bonne préparation (au moins du côté de l’intervenant).
  • Essayer d’avoir un environnement de « travail » où vous vous sentez bien à l’aise.
  • Poser votre téléphone sur un « socle » ce qui vous évite d’avoir à le manipuler lorsque vous êtes en mode « selfie ».
  • Laisser si possible votre téléphone en charge pendant la session, car (c’est en tous cas le cas sur mon téléphone), les sessions vidéo WhatsApp semblent consommer un maximum d’énergie.

 

Retour d’expérience

J’ai maintenant pratiqué selon la méthode décrite ci-dessous pendant 3 semaines avec mes 2 élèves. J’ai aligné la durée des sessions sur ce qu’était ma pratique en salle (session de 1H30 de durée).

Le choix de session de 1H30 de durée est intéressant en régime non-confiné car il permet de passer plus de temps avec l’élève sans multiplier les déplacements.

En mode en ligne, l’argument du temps de déplacement ne tient plus. Il pourrait donc potentiellement être intéressant de privilégier 2 sessions de 45mn plutôt qu’une session unique., Les avantages potentiels serait :

  • Plus de facilité pour maintenir la concentration de l’élève sur une durée plus courte,
  • Moins de fatigue aussi pour l’intervenant, car les sessions à distance nécessitent plus d’énergie,
  • La possibilité, en donnant éventuellement des exercices à faire seul, de mieux s’assurer de la compréhension de l’élève.
 

Partie 2
Zoom Conference : une alternative à Whatsapp

Comme indiqué précédemment, What’sApp présente certaines limitations lorsque l’on souhaite partager en direct de l’information avec l’élève. Pour palier cet inconvénient, il est possible de recourir à l’application ZOOM qui permet  le partage d’écran (l’élève peut voir ce qui figure sur l’écran de votre ordinateur) ou l’affichage d’un tableau blanc sur lequel vous pouvez écrire en direct (soit à l’aide du clavier, soit à l’aide d’un stylet si votre terminal dispose d’un écran tactile – c’est par exemple le cas d’une tablette).

Utilisation et mise en œuvre de ZOOM

Zoom nous offre dans le cadre du soutien scolaire un service tout à fait similaire à What’sApp. La principale différence est que si l’intervenant dispose d’un micro et d’une caméra sur le PC, il n’a alors pas à utiliser son téléphone.

De son côté, l’élève peut également utiliser un PC, mais l’ordinateur dans les familles, quand il existe, est très souvent partagé, ce qui gêne beaucoup son utilisation dans le cadre du soutien scolaire. Dans la pratique, l’élève est donc amené à utiliser  Zoom sur son téléphone.

Zoom est un outil de visioconférence. Le principe est que l’organisateur, dans notre cas l’intervenant, envoie à son (ou ses) invité(s) un email contenant un lien qui va permettre l’établissement de la communication. Lors de la première connexion, l’élève en cliquant sur ce lien va se trouver guidé pas à pas dans l’installation de Zoom sur le téléphone. Une fois l’installation terminée, la communication est automatiquement établie. Il faut alors que les deux participants s’assurent que leur caméra est bien validée et ils verront alors leur correspondant.

Mise en œuvre pendant les échanges

L’intervenant dispose bien sûr de la caméra et du micro, mais il peut aussi partager son écran, une appli dans une fenêtre, une photo, ou bien encore un tableau blanc sur lequel il peut écrire ou dessiner selon le besoin.

Du côté de l’élève, l’application lui permet de partager des PDF, des photos, il peut bien sûr utiliser la caméra pour montrer à l’intervenant ce qu’il a écrit ou est en train d’écrire.

Pour présenter à l’intervenant un exercice qui se trouve sur un livre, il semble, par expérience, que la photo soit le moyen le mieux adapté. En effet une photo, ou n’importe quel autre document peut être vu sur l’écran de l’intervenant dans la dimension qui permet la meilleure lecture.

Le tableau blanc peut être utilisé par l’intervenant pour écrire avec le clavier ou bien dessiner avec la souris ou un trackpad.

Mais comme avec WhatsApp, il est préférable que l’élève fournisse les éléments au préalable, mais si cela n’a pas été fait, il est tout à fait possible de les fournir au cours des échanges.

 

Didier Bourcier et Philippe Facchin